Histoire

L’histoire du Monastère est indissociable de celle de Rodez et de celle de son abbaye.

A l’origine, lorsque les Ruthènes érigèrent Ségodunum (Rodez), plusieurs voies de cheminement furent établies vers d’autres villes de la Gaule, dont une au sud vers Condatomages (Millau).

Au IXème siècle, des religieuses de l’ordre de Saint Benoît installèrent leur lieu de vie et de culte en bordure de la rivière Aveyron. Grâce aux aides des comtes de Rodez et de quelques bourgeois, ce couvent prospéra et acquit une certaine aisance. La force motrice des cours d’eau qui traversaient les terres du monastère fut exploitée par les artisans locaux : tanneurs, chapeliers... Et les moulins drapiers firent la fierté du bourg de Rodez. Le fief de Saint Sernin était né, et l’abbesse en était le seigneur et la perceptrice.

Vue du Monastère

Vue du Monastère

A la fin du XIIème siècle, l’abbaye fonda un prieuré hors de ses murs qui devint par la suite l’église Saint-Blaise.

En 1420, le consulat du Monastère fut créé.

La révolution de 1789 modifia le nom du « Monastère Saint-Sernin-lez-Rodez » en « Bourg La Briane ». Le 18 brumaire an VIII, le nom fut rétabli.

En 1818, le village prend l’appellation « Le Monastère-Saint-Sernin » et en 1822 « Le Monastère Saint-Sernin sous Rodez ». C’est vers 1832 que la commune retrouve son nom « Le Monastère ».

Patrimoine

L'abbaye

Première abbaye de femmes du Rouergue, l’abbaye du Monastère est à l’origine du bourg qui lui doit son nom.

Abbaye de bénédictines (religieuses suivant la règle de saint Benoît), elle était consacrée sous le patronage de saint Saturnin de Toulouse (patron de l’église Saint-Sernin, dont le nom est une contraction).

Abbaye du Monastère

Abbaye du Monastère

L’abbaye, également placée sous la protection de sainte Tarcisse, ermite du VIe siècle, dont la châsse-reliquaire est aujourd’hui conservée dans l’église paroissiale, abrita jusqu’à cinquante religieuses au XIVe siècle. Les familles nobles y plaçaient leurs filles. Certaines des abbesses furent des personnalités issues de lignages illustres au royaume, jouant un rôle important au moment des guerres de religion ou de la Ligue. Pendant la révolution, la majeure partie de l’abbaye fut détruite et les bâtiments transformés en atelier de salpêtre communal.

La compagnie de Marie-de-Notre-Dame acheta le dernier bâtiment conservé au milieu du XIXe siècle et y établit un couvent.

L’église Saint-Blaise

Érigée au 12ème siècle, elle fut tout d’abord dédiée à Saint Étienne. A la suite des travaux d’agrandissement réalisés au 14ème siècle, elle fut dédiée à Saint Blaise, évêque martyr arménien du 4ème siècle, patron des tailleurs de pierres, cardeurs et autres métiers largement représentés dans le village.

L’église faisait office de lieu de culte pour les habitants de la paroisse et pour les religieuses du monastère. Une grille séparait les deux nefs et deux portails donnaient accès à l’édifice : la porte sud utilisée par les religieuses et la porte nord qui donnait l’accès aux paroissiens.

Cette église fut la première église fortifiée autour de Rodez.

Église du Monastère

Église du Monastère

Le pont

Le pont érigé au XIVe siècle trouve l’origine de sa construction dans la rivalité entre le comte et l’évêque de Rodez. En 1320, l’évêque commande la construction d’un pont à Layoule, ouvrant ainsi la route de Millau depuis la Cité. Le comte Jean 1er décide à son tour, en 1339, la construction de deux ponts sur les routes partant du Bourg, l’un au Monastère et l’autre à la Mouline.

Construit en moyen appareil de grès, le pont du Monastère compte cinq arches en plein cintre. Une élégante croix de style gothique flamboyant a été placée au sommet du parapet, vraisemblablement au XVIe siècle.

Pont du Monastère

Pont du Monastère